Les éléments importants 

Pour bien comprendre le tableau ci-dessus, prenons un exemple. Rebecca propose des massages bien-être. Elle réalise sur 2021 un chiffre d'affaire mensuel moyen de 2 800 €, soit 33 600€ par an.

Elle a dû :

• déclarer son chiffre d'affaires chaque mois sur le site de l'Urssaf et payer ses charges, 22,5 % du CA, soit environ 630 €,
• délivrer des factures à chacun de ses clients et tenir un registre des recettes (un tableau excel dans son cas)

Si elle dépasse les 34 400 € deux ans d'affilée, elle devra :

• traiter la TVA, ce qui dans son cas n'est pas neutre. En facturant 50 €, elle devra reverser plus de 8 € de TVA,
• enregistrer ses dépenses en même temps que les recettes.

Le CA de la micro entrepreneuse sera déclaré au titre de l'impôt sur le revenu, avec un abattement forfaitaire (comme celui de 10% lorsque vous ne déclarez pas de frais professionnels).

Cette déduction sera différente encore fonction de l'activité exercée : 34% pour les professions libérales, 50% pour les prestataires de service, ou encore 71% pour la vente de marchandises.

La somme retenue pour le calcul des impôts sera ainsi :

Revenu imposable = CA mensuel moyen x 12 x (1-taux forfaitaire de charge) x (1-abattement forfaitaire impôts)

soit pour Rebecca :

Revenu imposable = 2 800 x 12 x (1-0,225) x (1-0,34) = 17 186 €

Ah je vous vois arriver avec votre question : et le prélèvement libératoire, c'est quoi ? Argh la question que je redoutais. Qui a osé ?

Vous ne savez pas de quoi on parle ? Pour faire court, Rebecca a la possibilité d'opter pour le fameux prélèvement libératoire chaque année. Cela signifie qu'elle pourrait payer aussi ses impôts sur le revenu de manière forfaitaire. Dans son cas, le forfait est de 2,2% du CA annuel. Elle payerait donc 740 €.

Nota Bene :

• Choisir le prélèvement libératoire ne dispense pas d'établir sa déclaration d'impôts EN INCLUANT les revenus de la microentreprise
• Même si ce choix parait simple en apparence, il est dans les faits plutôt complexe et mérite le temps de la réflexion, voire une aide extérieure. Nous réaliserons, sûrement au cours de cette année, une vidéo sur le sujet. Si vous ne pouvez attendre, nous nous ferons un plaisir de vous renseigner.

Simplifier ne veut pas dire "faire n'importe quoi"

Prenons ici l'exemple d'un document comptable : la facture.

Le "statut" de micro entreprise : pour qui ?

Quelques informations générales plutôt vraies

Vous l'aurez compris, le choix du statut juridique, fiscal et social repose davantage sur l'analyse de votre situation personnelle que sur des règles généralistes.

Cependant, basées sur nos connaissances et notre expérience de plus de 20 années au service des entrepreneur.e.s, nous vous proposons les présupposés suivants, à vérifier avec votre conseiller, particulièrement lorsque vous êtes en reconversion depuis le métier de salarié.

• Si vous bénéficiez d'une allocation de demandeur.se d'emploi et que vous souhaitez tester une activité sereinement, les deux meilleurs statuts sont le contrat d'appui au projet entrepreneurial (CAPE) ou la société commerciale SASU. Ces statuts permettent de conserver la totalité des allocations et le bénéfice "différé" des revenus d'activité à la condition de ne percevoir ni salaire, ni dividende pendant toute la durée d'indemnisation.
• Les statuts les plus protecteurs à ce jour sont la SASU et le statut de salarié entrepreneur au sein d'une coopérative d'activité et d'emploi (CAE).
• Contrairement à ce que vous pouvez parfois lire sur le net, le statut de micro entrepreneur est aussi protecteur que celui de gérant d'EURL.
• Le statut qui vous permettra d'avoir des salariés ET de vous verser une rémunération mensuelle en limitant vos charges est, sauf exception, l'EURL.
• Le statut qui vous permettra d'avoir des salariés ET de vous verser des dividendes en fin d'exercice (plutôt qu'une grosse rémunération) est, sauf exception, la SASU.
• Le bon statut, a priori, pour avoir des salariés, et un jour, un ou plusieurs associés, est la société (SASU ou EURL).
• Pour l'EURL, la SASU, la micro et l'EI classique, il convient de prendre une assurance (privée) pour se protéger en cas de perte d'activité et de chômage.

Le statut juridique de votre entreprise dépend toujours de votre projet et de votre situation personnelle, faites-vous accompagner pour faire le bon choix. 

La micro-entreprise et ses outils

L'idée est de se rendre la vie plus facile, plus agréable, et en même temps de respecter les bonnes pratiques administratives et commerciales. De nombreux outils numériques peuvent vous y aider. En voici quelques-uns que nous jugeons très pertinents.

Un CRM dédié aux autoentrepreneurs

Un CRM est un logiciel de suivi de la relation client. Il en existe de très nombreux. Nous en avons sélectionné 4, dont 2 sont gratuits. Les 4 vous permettent de :

• Réaliser devis et factures,
• Suivre l'évolution de votre CA,
• Gérer vos produits et services,
• Suivre les correspondances avec prospects et clients,
• Relancer,
• Créer des tableaux de bord.
  

Nombre de client.e.s utilisent deux CRM gratuits : ABBY et HENRRI. Ils en sont plutôt satisfaits.

Pour ma part, oui oui je suis autoentrepreneur aussi, je préfère NEEDME (6 € TTC par mois) et FREEBE (7 € TTC par mois) car ils sont spécifiquement adaptés à la micro entreprise.

Un compte bancaire

La micro entrepreneuse ouvre un compte bancaire dédié à son (ou ses) activité professionnelle. Ce qui ne signifie pas un compte professionnel. Pourtant, il est de plus en plus difficile d'ouvrir un compte perso pour son entreprise. De plus en plus de banques le refusent et poussent à l'ouverture d'un compte pro qui pourra coûter entre 15 et 50 € TTC dans une banque classique.

Des solutions alternatives existent avec les banques en ligne et les néo-banques qui proposent de plus en plus d'offres dédiées aux autoentreprises.

Pour ceux qui souhaitent suivre leurs clients avec un bon vieux tableau excel, les offres Shine et Blank proposent le service bancaire et la production de devis et factures (aux normes) pour environ 8 € par mois.

A l'inverse, un micro entrepreneur ayant opté pour la solution FREEBE pourra connecter n'importe quel compte bancaire à son CRM avec tous les avantages que cela procure (livre des dépenses et recettes en automatique, suivi de la trésorerie dans le tableau de bord...).

Les outils de création de site web

Nombre de porteur.se.s de projet se posent la question de créer un site internet vitrine, avec ou sans possibilité de vente directe (boutique en ligne, lien simple de paiement, etc.).

Des solutions existent, et nous avons choisi de vous en présenter quelques unes :

• Wordpress, idéal pour celles et ceux qui ont des compétences informatiques et même quelques connaissances en codage. Moi je le trouve plutôt compliqué pour le commun des mortels.
• CMonsite pour démarrer tout de suite avec un site et une boutique en ligne intégrée à des prix défiant toute concurrence.
• Wix est réputé le CMS le plus simple et performant, idéal pour commencer.
• Ionos est d'une simplicité voisine, et plaira aux amateurs d'écriture proposant un blog intégré performant en référencement naturel.

Un outil simple pour créer ses visuels

J'espère que vous l'avez intégré ! La micro entrepreneuse EST une cheffe d'entreprise au même titre que les autres. La conséquence ? Elle doit avoir les compétences nécessaires à mettre en oeuvre sa communication et son plan marketing (stratégie pour rendre la marque visible).

Un site en ligne dont vous avez sûrement déjà entendu parler est CANVA. Vous avez ici la possibilité de créer tous vos supports de communication gratuitement :

• Fiches produits
• Bannières
• Cartes de visite
• Flyers
• Vidéos et carrousels pour les réseaux sociaux
• Newsletter
• Affiches, etc.

Enfin un outil gratuit pour télécharger des photos et images libres de droits : Pixabay.

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